La possibilité d’installer deux abris de jardin de 5m² chacun sur un même terrain séduit de nombreux propriétaires cherchant à optimiser leur espace extérieur. Cette option permet de bénéficier d’une organisation modulable et d’une meilleure répartition des équipements, en séparant par exemple le stockage des outils du rangement du matériel de loisirs. Toutefois, avant de procéder à leur installation, il est indispensable de comprendre que la législation française encadre strictement cette démarche, en s’appuyant sur le Code de l’urbanisme et les règles d’urbanisme locales. Contrairement à une idée reçue, la législation ne limite pas le nombre d’abris, mais impose des restrictions importantes concernant la surface cumulée et les formalités administratives à respecter pour chaque abri.
La distinction entre emprise au sol et surface de plancher joue un rôle clé pour déterminer la nature des autorisations à solliciter auprès de la mairie. En effet, bien que chaque construction soit évaluée individuellement quant à sa surface, c’est souvent la somme totale des surfaces qui engage des démarches spécifiques. Au-delà de seuils clairement identifiés, des déclarations préalables voire un permis de construire deviennent nécessaires, encadrant rigoureusement toute installation sur le terrain.
Il est aussi crucial de prendre en compte les règles locales, notamment celles inscrites dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune concernée, qui dictent des prescriptions complémentaires d’implantation et des limites particulières relatives aux zones protégées ou aux lotissements. N’oublions pas que le non-respect de ces règles expose les propriétaires à des sanctions lourdes telles que des amendes, le démontage forcé des constructions et des litiges avec les autorités ou voisins, compromettant la durabilité du projet.
Enfin, l’aspect fiscal, notamment la taxe d’aménagement, varie selon la nature et la surface des abris, pouvant influencer la décision stratégique entre la construction d’un abri unique important ou deux abris plus petits. Cette fiscalité spécifique liée aux emprises au sol et à la déclaration préalable incite aussi à une réflexion approfondie quant aux avantages et inconvénients de chaque configuration pour concilier contraintes réglementaires, optimisation de l’espace et harmonie esthétique dans un jardin.
Installer deux abris de jardin de 5m² : que dit la législation française ?
Réglementation sur le nombre et la surface totale des abris de jardin
En droit français, il n’existe aucune limite stricte sur le nombre d’abris de jardin que l’on peut installer sur une même propriété. Le Code de l’urbanisme précise toutefois que c’est la surface cumulée des constructions qui exige une attention particulière. Ainsi, pour deux abris de jardin de 5m², la réglementation considère habituellement chaque abri indépendamment afin de définir les obligations.
Chaque abri inférieur ou égal à 5m² ne nécessite pas d’autorisation préalable, mais dès que la surface cumulée dépasse ce seuil, une déclaration préalable de travaux devient obligatoire. En revanche, une surface totale excédant 20m² impose un permis de construire. Cette distinction est capitale pour éviter tout litige ultérieur avec la mairie ou les services d’urbanisme.
Exemple : Sur un terrain avec un abri de 5m² et un second de 6m², la surface cumulée de 11m² oblige à effectuer une déclaration préalable de travaux. En revanche, deux abris de 5m² chacun restent sous ce seuil, mais la déclaration préalable est généralement recommandée afin d’assurer une conformité stricte au regard des règles locales.
Nombre d’abris : illimité en principe.
Surface maximale par construction sans déclaration : 5m².
Surface cumulée dépassant 5m² et jusqu’à 20m² : déclaration préalable obligatoire.
Surface cumulée dépassant 20m² : permis de construire requis.

Emprise au sol, surface de plancher : comprendre les critères officiels
Il convient de bien différencier deux notions essentielles :
Emprise au sol : la projection verticale de la construction au sol, incluant les murs et les surplombs éventuels.
Surface de plancher : la somme des surfaces de plancher closes et couvertes, calculée à l’intérieur des murs. Cette notion est importante car elle détermine souvent les seuils déclenchant des formalités administratives.
Pour deux abris de jardin de 5m², chacun est examiné individuellement au regard de cette limite. Le seuil de 5m² s’applique à chaque abri à ce titre, ce qui signifie que deux constructions chacune de 5m² ne dépassent pas ce critère, mais la surface cumulée sur le terrain rendant la déclaration préalable nécessaire.
Dans la pratique, le contrôle administratif tient compte de :
La hauteur maximale autorisée pour chaque abri (souvent inférieure à 12 mètres, mais généralement bien moindre pour les abris de jardin).
Les règles d’implantation imposant une distance minimale entre les constructions et les limites de la propriété.
L’existence d’une surface de plancher ou uniquement d’une emprise au sol (pour certaines constructions non closes).
Critère | Définition | Application pour abris de jardin 5m² |
|---|---|---|
Emprise au sol | Projection au sol de la construction | 5m² par abri, cumulable |
Surface de plancher | Surface intérieure utile clôturée | Correspond à l’emprise pour un abri simple |
Hauteur maximale | Limite réglementaire d’élévation | Variable selon commune et PLU |
Formalités administratives pour deux abris de jardin : déclaration préalable et permis de construire
Quand faire une déclaration préalable de travaux pour deux abris de 5m² ?
Si la surface cumulée des deux abris dépasse 5m², le propriétaire doit impérativement déposer une déclaration préalable de travaux auprès du service urbanisme de la mairie. Cette formalité vise à assurer le respect des règles d’urbanisme et à permettre à la municipalité de vérifier l’intégration des constructions dans leur environnement local.
La déclaration préalable peut être effectuée pour chaque abri séparément ou regroupée en une seule demande, ce qui simplifie le traitement et permet une vision globale du projet. Cette démarche reste cependant consultative, le silence de l’administration valant acceptation au bout d’un délai légal de 1 à 2 mois.
À savoir :
Permet d’obtenir une autorisation temporaire d’installer les abris.
Oblige à respecter les modalités d’implantation, hauteur et esthétique.
Doit inclure un dossier complet et précis, souvent soumis à consultation locale.
Permis de construire : dans quels cas devient-il obligatoire ?
Le permis de construire s’impose dès que la surface cumulée des abris dépasse 20m². Il s’agit d’une procédure plus stricte que la déclaration préalable, nécessitant la constitution d’un dossier complet et une instruction approfondie par la mairie et les services compétents. Cette formalité vise à mieux encadrer les constructions d’envergure, ciblant non seulement la conformité juridique mais aussi l’impact architectural et environnemental de la construction sur le terrain.
De plus, en fonction des règles locales du PLU, la nécessité d’un permis de construire peut s’étendre à d’autres situations, notamment en zone protégée ou lotissements soumis à des contraintes particulières. Il est donc essentiel de bien se renseigner en amont auprès du service d’urbanisme.
Surface cumulée des abris | Formalité requise | Délai de réponse mairie |
|---|---|---|
≤ 5m² | Pas d’autorisation requise | – |
Entre 5m² et 20m² | Déclaration préalable obligatoire | 1 à 2 mois |
> 20m² | Permis de construire obligatoire | 2 à 3 mois |
Plan Local d’Urbanisme (PLU) et implantation : exigences locales à vérifier
Restrictions de distance et nombre d’abris selon le PLU communal
Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) est un document incontournable qui régit les règles locales d’implantation des abris de jardin sur un terrain. Chaque commune définit ainsi :
Les distances minimales à respecter vis-à-vis des limites de propriété, souvent un minimum de 3 mètres.
Les hauteurs maximales autorisées, qui peuvent varier fortement selon la zone géographique et le voisinage.
Les possibilités de nombre et localisations précises surtout en zone protégée ou lotissements avec contraintes spécifiques.
La consultation du PLU est donc une étape fondamentale avant tout projet d’installation. Au-delà de la réglementation nationale, ces règles locales peuvent imposer des interdictions ou des prescriptions particulières, adaptées à la morphologie du quartier, la présence de patrimoines historiques, ou des servitudes environnementales.
Conséquences en cas de non-respect de la réglementation sur les abris de jardin
Amendes, démontage et litiges : les risques à connaître
Ignorer les règles relatives à l’installation d’abris de jardin expose à plusieurs sanctions pouvant affecter lourdement le propriétaire :
Amendes financières : souvent dissuasives, elles peuvent aller jusqu’à plusieurs milliers d’euros.
Obligation de démontage ou de mise en conformité, imposée par la mairie via une mise en demeure.
Litiges et conflits avec les voisins ou la municipalité, pouvant aboutir à des procédures judiciaires longues et coûteuses.
Complications à la revente du bien, si les constructions sont jugées illégales.
Une installation réalisée sans déclaration préalable ou permis de construire peut également nuire à la valeur de votre propriété. Ces risques soulignent l’importance d’un respect strict des démarches administratives et de la réglementation en vigueur.
Fiscalité des abris de jardin : taxe d’aménagement et astuces pour deux abris de 5m²
Deux abris de 5m² : bénéficiez-vous vraiment de l’exonération de taxe ?
La taxe d’aménagement s’applique en principe aux constructions dont la surface dépasse 5m² par bâtiment. Dans le cas particulier de deux abris de jardin de 5m² chacun, la législation considère chaque abri indépendamment. Par conséquent, tant que la surface de chaque construction ne dépasse pas ce seuil, la taxation est généralement évitée.
Cette astuce fiscale rachète donc l’option de deux petits abris distincts, les exonérant de taxe, alors qu’un abri unique de 10m² déclencherait l’imposition sur 5m² de surface taxable. Il faut noter que cette règle s’applique tant que les abris demeurent dans leur usage strictement accessoire au jardin et que la déclaration préalable a bien été réalisée auprès de la mairie.
Calcul de la taxe d’aménagement : déclaration préalable et taux variables
Le calcul de la taxe repose sur le dossier déposé en mairie lors de la déclaration préalable ou du permis de construire. Il prend en compte :
La surface taxable supérieure à 5m² par construction.
Le coefficient fixé localement par la commune ou la communauté de communes.
Le taux appliqué, qui varie généralement entre 1% et 5% selon les collectivités.
Pour deux abris de 5m², cette taxe reste souvent nulle, ce qui représente un gain financier appréciable sur le long terme. La prudence impose néanmoins de vérifier auprès de la municipalité les taux en vigueur et la procédure précise.
Type de construction | Surface par construction (m²) | Taxe d’aménagement imposée | Condition |
|---|---|---|---|
Abri unique | 10 | Taxé sur 5m² | Déclaration préalable obligatoire |
Deux abris séparés | 5 + 5 | Exonération | Surface par abri ≤ 5m² chacun |
Avantages, inconvénients et conseils pour installer deux abris de jardin de 5m²
Pourquoi choisir deux petits abris plutôt qu’un seul grand ?
Opter pour deux abris de jardin de 5m² au lieu d’un seul de 10m² permet de bénéficier d’une organisation plus flexible et une meilleure fonctionnalité. Par exemple :
Division claire des espaces : l’un pour outils de jardinage, l’autre pour stockage saisonnier ou matériel de loisirs.
Possibilité d’implantation adaptée aux zones distinctes du terrain, optimisant l’accessibilité et l’esthétique.
Flexibilité financière : achat et montage échelonnés dans le temps, limitant le coût initial.
Avantage fiscal clair avec l’exonération de taxe d’aménagement.
Inconvénients à anticiper : coût, logistique, esthétique et entretien
Malgré ces bénéfices, certains inconvénients méritent d’être anticipés :
Coûts de pose et de fondations doublés, augmentant le budget global.
Entretien à réaliser indépendamment pour chacun des abris, multipliant les interventions.
Risques esthétiques de fragmentation, pouvant nuire à l’harmonie visuelle du jardin.
Nécessité d’une planification rigoureuse pour éviter l’encombrement et favoriser une circulation fluide entre les espaces.
Bonnes pratiques d’implantation : emplacement, matériaux et entretien
Pour garantir la durabilité et la conformité des installations, certaines recommandations s’imposent :
Choisir un emplacement sur un terrain stable, bien drainé, à l’abri des vents forts.
Respecter strictement les distances minimales fixées par le PLU et éviter les zones humides.
Privilégier des matériaux résistants aux conditions climatiques locales et faciles à entretenir.
Prévoir une ventilation et un éclairage adaptés pour assurer un rangement sain et durable.
Vérifier les règles locales et servitudes en vigueur avant la construction.
La consultation préalable avec le service urbanisme de la mairie reste un passage obligé pour éviter toute mauvaise surprise. Il permettra d’obtenir des informations actualisées relatives au PLU, aux démarches à effectuer, et à la situation spécifique de votre terrain.
Peut-on installer un abri plus grand ou un abri cloisonné comme alternative ?
En complément à l’installation de deux abris distincts, il existe des alternatives intéressantes pour optimiser le rangement sans multiplier les contraintes administratives :
Un abri de jardin de plus grande surface admirablement cloisonné intérieurement pour différencier les usages.
Un appentis adossé à la maison ou à une autre construction, parfois soumis à des règles moins contraignantes.
Regrouper le stockage sous une seule structure unique facilitant les démarches et réduisant l’impact sur le terrain.
Ces options peuvent répondre à une meilleure optimisation de l’espace tout en respectant la réglementation, à condition de bien étudier au préalable le dossier urbanisme.
Peut-on concilier réglementation, contraintes techniques et esthétique du jardin ?
Le projet d’installation de deux abris de jardin de 5m² demande toujours de concilier :
Les obligations réglementaires sous-jacentes, avec un respect scrupuleux des normes.
Les contraintes techniques liées au type de sol, au climat et aux matériaux employés.
Une optimisation de l’organisation et de la circulation dans le jardin.
Une harmonie visuelle pour garantir l’intégration dans le paysage sans créer d’effet de fragmentation.
Un entretien régulier pour assurer la durabilité des installations.
Une préparation administrative rigoureuse et un dialogue avec la mairie et le service d’urbanisme s’avèrent indispensables pour un résultat fiable et durable. Par ailleurs, bien aménager l’intérieur des abris avec étagères, rangements modulables, ventilation et éclairage adéquats permet d’augmenter leur fonctionnalité.
Quelle est la différence entre emprise au sol et surface de plancher pour un abri de jardin ?
L’emprise au sol correspond à la projection au sol de votre abri, c’est-à-dire la surface occupée par la construction, y compris les murs. La surface de plancher est la surface intérieure utile, calculée à l’intérieur des murs. Pour les petits abris de jardin, ces deux surfaces sont souvent similaires, mais la surface de plancher est un critère officiel déclenchant les formalités administratives.
Quels sont les risques en cas de non-respect de la réglementation lors de l’installation ?
Le non-respect des règles expose à des sanctions lourdes : amendes élevées, obligation de démolir l’abri, litiges avec la mairie ou les voisins, et potentiellement des complications lors de la revente du terrain. Il est donc primordial de respecter les démarches administratives et de consulter la municipalité avant tout projet.
Comment optimiser l’installation de deux abris de jardin pour un usage durable ?
Choisissez un emplacement stable, bien drainé, et respectez les distances réglementaires. Optez pour des matériaux adaptés au climat local, prévoyez une ventilation et un éclairage suffisants et organisez l’espace intérieur avec des rangements efficaces. Une bonne préparation garantit à la fois conformité, durabilité et fonctionnalité.